De la dynamique de groupe à l’exploration de l’intelligence collective

Le phénomène de la « dynamique de groupe » ; en entreprise, est souvent évoqué en étant présumé positif, certainement parce que l’adjectif « dynamique » jouit d’une connotation plutôt vertueuse. Or, c’est un tort ! La dynamique de groupe, définie par Wikipédia comme étant « l’ensemble des phénomènes, mécanismes et processus psychiques et sociologiques qui émergent et se développent dans les petits groupes sociaux » peut aussi s’avérer toxique… Sauf si elle est maitrisée par une mise en œuvre efficace d’un second phénomène ; celui de l’intelligence collective. Voyons comment un manager peut faire de ces deux concepts, un duo gagnant … !

Intelligence collective… De quoi parle- t-on ?

On pourrait penser, basiquement, que l’intelligence collective se construit en additionnant l’intelligence individuelle de chacun des membres qui composent le groupe. C’est en fait bien plus que cela. L’intelligence collective, en entreprise est composée non seulement des capacités intellectuelles de chacun des membres du groupe, mais aussi de la richesse de leurs interactions. Ces deux composantes, savamment pilotées, permettent à chacun de grandir, d’enrichir ses acquis, d’améliorer ses modes de réflexion, de gagner en compétences. Et ces améliorations individuelles mises au service du collectif favorisent l’émergence de meilleures coopérations, de solutions nouvelles, d’innovations… Bref, de tout ce qui contribue à une plus grande productivité.

Pourquoi associer dynamique de groupe et intelligence collective ?

Pour, bien sûr, nous l’avons dit en introduction, que la dynamique de groupe soit POSITIVE ! Mais quels sont les éléments sous-jacents d’une dynamique de groupe positive… ? Ce sont les suivants :

• Des relations entre les membres du groupes qui sont constructives ; car elles sont basées sur des principes de respect et de confiance réciproques.
• Des relations qui sont productives ; c’est-à-dire qui évacuent les détails non essentiels et mesquineries diverses, pour ce concentrer sur la résolution des « bonnes questions »… Celles qui font avancer le projet ou la problématique
• Des relations, enfin, empruntes de compréhension mutuelle, grâce à une communication de qualité. Un groupe constitué d’êtres humains est inévitablement livré à des intérêts divergents, des obstacles, des difficultés à surmonter. Il existe deux moyens d’affronter ces écueils : soit le conflit, soit la recherche de solutions. Des relations qui, grâce à la communication ne sont pas superficielles permettent de pencher vers la seconde voie.

Quelles pratiques managériales pour optimiser le duo « dynamique de groupe / intelligence collective » ?

L’intelligence collective peut s’installer de façon naturelle au sein d’un groupe, mais si elle est pilotée par un manager qui comprend comment elle se développe et qui sait l’actionner en sublimant chaque individualité, elle n’en est que meilleure. Alors quels sont les secrets des managers qui parviennent à instituer un mode de collaboration efficace grâce à une dynamique de groupe positive ? En voici quelques-uns…

• Permettre à chacun d’exister tout en apportant sa contribution désintéressée au collectif. Des leaders, des timides, des réservés, des contestataires, des insoumis, des créatifs, des égocentriques, des agitateurs, des moralisateurs… Il faut de tout pour faire un monde, et on retrouve tous ces types de personnalités dans le microcosme d’une entreprise. Le défi du manager est donc de détecter LA qualité idoine de chacun, qui, mise au service de l’intérêt général, représentera une plus-value personnelle… Cela bien sûr, sans chercher à transformer les personnalités.
• Développer le sentiment d’appartenance au groupe. Pour donner envie à chacun de mettre le meilleur de lui-même au service du collectif, le manager doit, au préalable, avoir partagé avec le groupe, la culture et les valeurs communes qui sont sa raison d’être. Il favorise ainsi la propension de chacun à se fier au groupe et à lui donner le meilleur, pour le faire avancer.
• Garantir l’équilibre du groupe sans étouffer les leaderships. Par son attitude bienveillante, le manager permet à chacun de grandir, de s’épanouir et de révéler ses possibles ; tout en régulant les inévitables rapports « dominés – dominants » qui sont la marque de fabrique d’un groupe. Il s’appuie sur le leader pour lui conférer un statut de coordinateur, de facilitateur, d’intégrateur. Il lutte par contre, en toute transparence, contre le leader négatif qui utilise sa position dominante pour tenter de manipuler ou influencer les autres membres du groupe.
• Cultiver la recherche d’excellence au sein du groupe. Le manager questionne, mobilise les énergies et favorise les prises d’initiatives. Il encourage ainsi la recherche collective de performance et d’innovation.